Olivier Simon, administrateur Insee au sein du département des études économiques de l’Insee
Quelle spécialisation avez-vous choisie à l’ENSAE Paris ?
L’ENSAE a constitué l’école d’application choisie après mes années passées à l’X. En effet, sortant de classes préparatoires scientifiques, j’ai découvert l’économie une fois en école et ai été rapidement séduit par cette discipline, reliant sciences exactes et sciences humaines, et de plus située au cœur de l’actualité. Ayant par ailleurs le souhait de travailler dans la fonction publique, je suis entré dans le corps des administrateurs de l’Insee et ai suivi à ce titre la scolarité de l’ENSAE. J’ai ensuite opté pour la filière de spécialisation Prévisions et politiques économiques. La formation reçue à l’ENSAE illustre les deux voies, non nécessairement contradictoires, qui depuis lors orientent mes expériences professionnelles : d’un côté, l’expertise économique dans l’élaboration des politiques publiques, comme j’ai pu la pratiquer à la direction générale du Trésor ou au ministère de l’écologie, avec la frénésie liée à l’agenda politique, la conviction à apporter aux politiques défendues – face à d’autres administrations, à la société civile, ou à d’autres pays dans le cadre international – et la satisfaction (ou sinon la possible frustration !) de voir les efforts récompensés par la mise en place des mesures proposées ; de l’autre, l’observation et l’analyse des comportements économiques, telle que je la pratique actuellement à l’Insee au département des études économiques, avec le souci d’enrichir notre compréhension de l’économie française, le rôle d’éclairer le débat public, les échanges nourris avec le milieu académique et la précieuse liberté conférée par l’indépendance de l’Insee. Sélection choisie des sujets abordés au cours de ces années de parcours : comment résorber les déséquilibres macroéconomiques au niveau européen ? Quel impact de la loi de transition énergétique sur la croissance et l’emploi ? Quelles prévisions de finances publiques pour les années à venir ? Quels outils économiques pour réduire l’utilisation de pesticides chez les agriculteurs ? De combien la croissance profite-t-elle actuellement de la baisse du prix du pétrole ?
Cette formation correspondait-elle à vos attentes ?
Les enseignements reçus à l’ENSAE, et en particulier dans la voie prévisions et politiques économiques, correspondent tout à fait à cet équilibre entre l’académique et l’opérationnel. Les intervenants y sont des économistes de haut niveau – on s’aperçoit rapidement, après quelques mois d’expérience, qu’ils sont incontournables dans leurs domaines respectifs et qu’à ce titre on est amené à les recroiser souvent ! – et ont à cœur de nous offrir les bons outils pour appréhender les enjeux économiques. Les connaissances acquises dans la voie « prévisions et politiques économiques » ont constitué en ce qui me concerne le socle principal, voire vital, de mes années professionnelles, qu’il s’agisse de modélisation économique, de macro-économétrie ou de simple compréhension des faits stylisés. En effet, bien que la vie professionnelle nécessite sans cesse de se former « sur le tas », cet enrichissement permanent est difficile sans les connaissances acquises en école.
Recommanderiez-vous l’ENSAE Paris ? Si oui, pour quelles raisons ?
L’ENSAE dispose par ailleurs d’une excellente réputation dans l’administration française : les sortants d’école y sont considérés comme des « valeurs sûres », disposant à la fois d’un solide bagage économique et de la volonté de bien faire. Ceci offre aux élèves non fonctionnaires un avantage considérable pour y décrocher rapidement un contrat, et éventuellement passer par la suite un concours administratif.